MICHEL DEVILLE FLMOGRAPHIE

Nuit d'été en ville

Michel Deville Nuit d'été en ville

Après les premiers moments d’une première rencontre, après la complicité renaît la distance, revient la curiosité. Pourquoi lui (Louis) fait-il le pari de s’installer chez elle (Émilie) ? Pourquoi joue-t-elle le jeu ? Comment faire à l’autre une place autre que celle qu’il occupe sur l’oreiller ? Comment deviner son adversaire qui est aussi un partenaire, dissimuler les enjeux sous l’insolence et la légèreté ?

Marie Trintignant / Jean-Hugues Anglade

Réalisation Michel Deville
Scénario, dialogues et production Rosalinde Deville
Lumière Bernard Lutic
Cadre Max Pantera
Montage Raymonde Guyot
Décor Thierry Leproust
Costumes Cécile Balme
Son Philippe Lioret et Claude Villand
Musique Camille Saint-Saëns

Compléments

• ENTRETIENS
avec Jean-Hugues Anglade, Jean-Louis Trintignant, Philippe Lioret, Thierry Leproust et Michel Deville (31 mn)

• FAIRE UN FILM
Filmer la nudité, en ville et à la campagne (23 mn)
par Michel Deville

• FILM ANNONCE

Nouveau master numérique Haute Définition • 1h22 • Format du film respecté 1.85 16/9 compatible 4/3 • Son stéréo 2.0 • Version originale française

© 1990 Éléfilm • Photos © Michel Deville
© 2008 Gaumont Vidéo EDV 1504 / Éléfilm EDV 2026

EXTRAITS CRITIQUES

  • Il y a des films qui font partie des bonheurs de la vie, de votre vie, comme si leur intimité devenait la vôtre. C’est le cas, et singulièrement, du nouveau film de Michel Deville, Nuit d’été en ville. Le huis clos d’un couple qui s’aime pour la première fois dans la lumière ocre et sensuelle d’un appartement vide.

  • Louis et Émilie, Jean-Hugues Anglade et Marie Trintignant, seuls au monde pendant cette nuit d’été, tour à tour séduits, amusés et émus l’un par l’autre, et osant le pari de la sincérité absolue. La peau et les mots, la peau des mots, les mots à fleur de peau : voilà de quoi tourne et digresse le vingt-cinquième film de Michel Deville, l’artisan discret, qui, depuis trente ans, sait si bien faire affleurer la curiosité et le désir, au détour de récits amoureusement chantournés.

  • Si Michel Deville reste fidèle à un registre élégamment stylisé où le feu brûle sous la glace, chaque nouveau film est comme un défi à relever, l’urgence de ne pas se laisser enfermer dans un genre.

  • Dans Nuit d’été en ville, c’est par la plus extrême impudeur que Deville le timide en arrive à la plus extrême pudeur. Paradoxe qui est l’un des secrets de l’œuvre d’art. Rarement, en effet, film fut plus physique et sensuel en même temps que plus chaste que celui-ci. Les élans amoureux de Louis et d’Émilie passent par la sincérité des mots, des corps, des gestes et des situations. Le trouble naît aussi de la qualité des dialogues ininterrompus, précis et précieux, comme il convient à ce jeu de la séduction. Flux et reflux de mots crus, des souvenirs embués, de spéculations intellectuelles, d’aphorismes persifleurs, d’attendrissements, de projets qui coulent en un langage sans scories et rompent tous les barrages de la prudence et des faux-semblants. Rigueur verbale et élégance morale d’où toute dissimulation, tout mensonge seraient proscrits. Il y a comme un petit bouquet qui fleure bon son XVIIIe tout en restant parfaitement d’aujourd’hui.

  • Nuit d’été est le premier scénario de Rosalinde Deville, c’est l’aboutissement d’une longue collaboration. Michel Deville fait le chef d’orchestre, ce dont il raffole. Voilà le secret de notre metteur en scène : ses films sont ludiques, parce qu’il aime avant tout jouer avec la caméra. Il nous entraîne dans sa ronde.

L'ÉVÉNEMENT DU JEUDI - Michel Boujut