Martin soldat
Juin 1944. Martin, comédien médiocre, sillonne la Normandie en jouant le "Siegfried" de Giraudoux. Le débarquement le surprend sous l’uniforme allemand de son personnage. Arrêté, il s’explique, et s'engage dans l'armée française de Libération. Sous l’uniforme, cette fois, d’un général français, il parade, raconte « sa » guerre aux Américains. Il la joue si bien qu’on le croit ! Et on le charge d’assassiner Hitler. De déguisements en déguisements, Martin joue tous les rôles, se tire avec brio des pires situations et finit en héros national Mais il n’entrera pas à La Comédie Française, qui le récuse pour manque définitif et indiscutable de talent dramatique !
France / 1968 / 120 mnAvec Robert Hirsch, Véronique Vendell, Walter Rilla, Marlène Jobert, Paul-Émile Deyber
Réalisation Michel Deville
Scénario Maurice Rheims
Adaptation et dialogues Nina Companeez
Production Les Films de la Pléiade
Musique Maurice Leroux
Montage Nina Companeez
Lumière Claude Lecomte
Cadre Robert Foucard
Décor Jacques Dugied
EXTRAIT CRITIQUE
- L’auteur du scénario est Maurice Rheims, et le découpage, l’adaptation et les dialogues ont été écrits par Nina Companeez et Michel Deville : ces trois noms au générique garantissent la présence d’une certaine culture, d’une sensibilité et d’un ton.
Devant un rôle manifestement écrit dans le respect de son talent, Robert Hirsch pouvait s’en donner à cœur joie, sans risque d’être trahi. Son festival de prouesses se déroule en nuances, à l’écart de tout effet grossier. Le mérite de Michel Deville, c’est d’avoir compris ce que Robert Hirsch pouvait apporter au cinéma : un véritable rôle de composition, des expressions subtiles, la souplesse des gestes, la nervosité profonde du comédien.
Deville ne succombe pas à la tentation de laisser à Robert Hirsch le poids du film. Il nous ménage de très jolis moments de cinéma, des images où il court un brin de pudeur et de tendresse, et cette petite musique qu’on a tant aimé dans ses premiers films.
Dans un système de production où seule la rigolade paye, on a envie de défendre Martin Soldat qui comble le grand public en n’étant jamais déshonnête.