MICHEL DEVILLE FLMOGRAPHIE

Le Paltoquet

Michel Deville Le Paltoquet

Ils sont huit
(Deux plus six)
Fous alliés
(Alliés nés)
En un rite Enfermé
En un lieu
De plaisir
Rigolo
À mourir
Résumé : Huit clos

Michel Piccoli / Jeanne Moreau / Fanny Ardant / Jean Yanne/ Claude Piéplu / Daniel Auteuil / Richard Bohringer / Philippe Léotard / Anne Luu 


Adaptation, dialogues et réalisation Michel Deville d’après « On a tué pendant l’escale » de Franz-Rudolf Falk
Production Rosalinde Deville
Lumière André Diot
Cadre Max Pantera
Décors Thierry Leproust
Costumes Cécile Balme
Montage Raymonde Guyot
Son Philippe Lioret et Claude Villand
Musique Anton Dvořák et Leos Janácek.

Prix du Cadre au Festival de l'Image de Chalon-sur -Saône.
Festivals de Venise, Montréal, Madrid, Istanbul.

Compléments

• HUIT CLOS (24 mn)
Entretiens avec Michel Piccoli, Michel Deville

• FAIRE UN FILM
… en équipe (7 mn)

• FILM ANNONCE

Nouveau master numérique Haute Définition • 1h30 • Format du film respecté 2.35 16/9 compatible 4/3 • Son mono 2.0 • Version originale française

© 1986 Éléfilm • Photos © Michel Deville
© 2009 Gaumont Vidéo EDV 1504 / Éléfilm EDV 2026

EXTRAITS CRITIQUES

  • « Je crois que je suis dans le rêve de quelqu’un d’autre », dit Fanny Ardant. Le nouveau film de Michel Deville réussit ce rare tour de force : donner à voir un rêve qui tourne parfois au cauchemar. Un rêve à la drôlerie inquiétante, aux facéties grinçantes. La maîtrise du cinéaste éclate dans les mouvements raffinés de la caméra, la subtilité des lumières et la rare qualité des dialogues (comme on n’en entend jamais dans le cinéma français naturaliste).

  • Le parti pris d’anti-naturel s’impose dès le générique : d’un geste de la main, Piccoli chasse les noms qui défilaient sur l’écran… Le no man’s land où se passe presque tout le film apparaît comme une scène de théâtre crépusculaire. Rien d’étonnant, puisque les décors et les lumières sont dus à de célèbres artistes de la scène, Thierry Leproust et André Diot.

  • Pas le moindre détail ici qui soit naturaliste. Si le contenu du verre de Richard Bohringer est du plus beau bleu, c’est pour l’assortir à son nœud papillon. Les dialogues sont en forme d’allitérations : « Mes pieds de flic, dans la flaque, ça fait floc. » Elles se répondent en un ping-pong et font des personnages des entités dérisoires.

  • Deville a construit son film sur un rythme musical, où les thèmes de Dvorak et Janacek jouent un rôle primordial, sous la direction d’un chef d’orchestre clandestin qui aurait pris l’apparence d’un Paltoquet à mitaines. Chaque personnage a son instrument, Piccoli dirige ses effluves opératiques et organise les péripéties en musique.

  • L’intrigue policière n’est qu’un prétexte. Deville a toujours eu le don de la direction d’acteurs et il a choisi ici des experts de l’humour noir. Piccoli règle avec brio ce concerto pour cloportes, Moreau est superbe en patronne qui aligne imperturbablement les cuirs, à la recherche du temps perdu et sans jamais quitter son zinc. Piéplu exploite une folie froide, Fanny Ardant, tout en blanc, dit des horreurs sans se départir de son charme.

  • Qu’après une carrière de presque 30 ans, Deville n’en finisse pas de surprendre est tout à sa gloire. Le goût du risque, celui de se remettre en question, de ne pas se répéter, même s’ils sont caractéristiques du cinéaste, d’Adorable menteuse au Dossier 51, ne courent pas les rues des studios.

CINÉMATOGRAPHE - Bruno Villien