Aux petits bonheurs
Il y a quinze ans, une jeune femme de trente ans franchissait la porte d’une maison abandonnée et, d’une pièce à l’autre, errait de souvenirs en désirs. Le film s’appelait « Le Voyage en douce ». Imaginons que l’histoire recommence. Cette fois, la maison serait habitée par un groupe d’amis qui seraient les héros du film et qui prendraient en affection et en otage la visiteuse indiscrète. Elle les dérange ? Non, elle les arrange, et elle s’en arrange, car elle a de très bonnes raisons de rester.
Anémone / Nicole Garcia / Hanna Schygulla / Michèle Laroque / Sylvie Laporte / André Dussollier / François Marthouret / Xavier Beauvois / Patrick Chesnais
Réalisation Michel Deville
Scénario, dialogues et production Rosalinde Deville
Lumière Martial Thury
Cadre Éric Faucherre
Montage Raymonde Guyot
Décors Thierry Leproust
Costumes Cécile Balme
Son Jean Minondo et François Groult
Musique Louis Moreau Gottschalk
Festivals de Sydney, Israël, Copenhague, Édimbourg.
Compléments
• HUIT AMOUREUX MAL ASSORTIS (9 mn)
Entretiens avec François Marthouret, Michel Deville
• LES CAPRICIEUX (TV) (1H22) (4/3)
Nicole Garcia / Jean-Pierre Marielle/ Brigitte Roüan / Christian Benedetti / Jean-Louis Grindfeld / Rosette / Thierry Frémont / Richard Fontana
Réalisation Michel Deville / Scénario et dialogues Anne-Marie Damamme /Production Pierre Grimblat / Lumière Martial Thury/ Cadre Georges Orset / Décors Philippe Combastel / Musique Gioacchino Rossini
© 1988 Groupe AB
• FILM ANNONCE
Nouveau master numérique Haute Définition • 1h39 • Format du film respecté 1.85 16/9 compatible 4/3 • Son stéréo 2.0 • Version originale française
© 1994 Éléfilm – France 3 Cinéma – Pathé Distribution • Photos © Michel Deville
© 2009 Gaumont Vidéo EDV 1504 / Éléfilm EDV 2026
EXTRAITS CRITIQUES
Dans une grande maison déglinguée, trois couples passent des moments printaniers, heureux, tristes, ensoleillés ou peinés. La vie en somme. Jusqu’au jour où une invitée clandestine, Hélène (Anémone), se glisse dans la maison. Contre le piano, une femme s’étire de plaisir sous les caresses d’un homme qui n’est sans doute pas le sien. Recroquevillée derrière une porte, une femme blonde et mûre pleure en silence. Entre un photographe amateur, qui demande à Hélène de jouer les modèles. D’un voyeur l’autre, on s’entend forcément. D’un mensonge l’autre, aussi. Quand le reste de la maisonnée débarque du marché, Hélène cautionne les demi-vérités des uns et des autres, désamorce les jalousies, et se fait adopter.
Hélène a connu dans cette maison, il y a vingt-cinq ans, un homme dont elle sait, bien des étreintes et des amours plus tard, qu’il était le bon. Elle le cherche. Pour ses hôtes, la quarantaine, des parcours divers, des amours tangentes, le jeu est amusant, émoustillant, excitant, beaucoup plus qu’un Trivial Pursuit. Chez Deville, on n’aime rien tant que les jeux. Impossible jeu de piste ? Jouons donc !
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Aux petits bonheurs se déroule sur quatre jours et un matin, et chaque journée est vue et vécue à travers l’une des femmes de la maison. Le film s’envole sur des ailes invisibles. La baby-sitter joue des pièces de Gottschalk au piano. La musique relie les personnages comme un fil de notes allègres, passant par les portes et les fenêtres de cette maison grande ouverte, héroïne du film, elle aussi.
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La marque de Michel Deville, c’est d’emblée la brillance de la mise en scène, sans esbroufe, une vraie fluidité très réjouissante. C’est un je-ne-sais-quoi de voyeurisme, un peu normal pour un cinéaste, en un peu plus littéraire que la moyenne. Et encore une façon de parler du désir, en glissant ça et là au creux d’une image des scènes d’un érotisme parfait. Voilà sans doute pourquoi on sort des films de Michel Deville plus excités qu’en y entrant. La sensibilité féminine y est toujours flattée et l’esprit comblé. On aimerait que la vie ressemble trait pour trait à ses films.